vendredi 16 août 2013

Qu'elle est belle ton absence, à ne me laisser rien

Putain de montagne qui me manque




       Sur mon lit il ne reste plus rien. J'ai retiré mes draps, mon oreiller tant chéri, ces objets indispensables qui ornaient cette pièce. Ma pièce. Deux trois photos, des posters, quelques CDs, mon radio réveil que je me suis toujours empressée d'éteindre, ma lampe de chevet, tombée une dizaine de fois de mon lit, qui lui date de ces années maternelles. Dans ma chambre il ne reste plus rien. J'ai pris mes affaires, tout jeté dans un pauvre sac. Je suis là dedans, je me suis dit. Je pars. Jolie petite histoire.
        Au revoir petit lit, duquel j’apercevais les étoiles en ces beaux jours d'été, quand je laissais mes volets ouverts, duquel j'accueillais mes chats réclamant des câlins après avoir grimpé jusque ma fenêtre. Dans lequel j'ai dormi, serrant fort la main de ma soeur après le cambriolage, depuis lequel je pouvais voir les parents rire en ces soirs de réceptions dans la véranda. Putain d'enfance, tu sembles si loin désormais. Me voilà dans un sac Leclerc, prêt à être vidé dans une nouvelle chambre, un nouvel appartement, une autre ville, un nouveau monde. Une nouvelle vie.
       Je me sens lourde, plus que jamais mes épaules me pèsent. Tous ces souvenirs pré-bac, sont si éloignés, et le thé à la menthe qu'on prenait dans la véranda, je le revivrai ? Et le bus de 7h33, ce putain de bus, je le reprendrai ? En vidant cette chambre qui me suit partout depuis près de 10 ans, ou moins, ou plus, je ne sais plus, j'ai l'impression de me vider moi même de tout ces souvenirs qui hantent ces lieux. Chaque chose à son histoire. J'ai l'impression que je dois me vider de ces souvenirs pour pouvoir vivre, et survivre, changer, partir, commencer, recommencer, parler, observer, rencontrer. Putain de sablier, tu te vides trop vite.

lundi 5 août 2013

Finding Home


        Aujourd'hui je prends seule le tram sans avoir peur des autres, je me ballade dans les rues de Nantes, je mange des salades, je prends des douches froides et j'apprécie ça. Je conduis parfois, je cours le dimanche matin, j'ai quitté le lycée, j'ai eu peur, pour rien, mais j'ai eu mon bac. Je ne mange plus n'importe comment, je regarde les étiquettes, j'ai réalisé que je vivais dans une bulle. J'ai cassé cette bulle. Il y a des Do To Lists accrochées dans ma chambre, et des feuilles administratives, j'ai écrit des lettres de motivation, un CV.. J'ai défait mon lit, rangé mon réveil, pris quelques photos qui décoreront mon appartement, tout casé dans un sac. J'ai déposé tout ça, loin de chez moi. Bientôt je ferai mes courses seule, je dormirai au 6ème étage, et j'irai au marché. Bientôt je ne serai plus une enfant, c'est définitif.