Avant chaque été je trépide d'impatience. Hormis la chaleur, le soleil et les vacances j'attends aussi les orages. Oui, j'ai toujours aimé ca. Cette puissance, ces bruits et cette lumière. Et puis un jour je me suis demandé pourquoi ne pas photographier les éclairs? Tout d'abord en commençant avec la misérable méthode rafale, puis en essayant avec le reflex et la longue pose, sur un trépied. Alors oui, en pleine nuit j'accepte qu'on vienne me réveiller s'il y a un superbe orage. Et c'est de cette facon que j'ai vécu l'un des plus beaux. Assise sur la fenêtre avec ma chère soeur , à contempler la ville à 2 heures du matin. Un magnifique orage qui dura plus d'une heure et demie. J'avais comme l'impression qu'il stagnait. Qu'il restait au dessus de nos têtes. Je ne me reproche qu'une seule chose : avoir laissé mon HvalaYann allumé toute la journée, le laissant de décharger peu à peu. Comprenez donc que cette nuit là, je n'avais pas de reflex pour immortaliser ce moment si intense. Mais je l'ai gardé en souvenir. Je revois les éclairs manquant de nous tomber dessus, nous demandant s'il serait meilleur de fermer la fenêtre, sentant la terre trembler lors du tonnerre. Nous nous regardions en demandant à l'autre "Tu l'as vu cet éclair?", dans nos regards. Et l'autre plus bel orage que j'ai vécu c'était cet été ci, aussi. Aux environs de 20 heures. Le soleil n'était pas encore couché. Je n'ai pas pris de clichés faute que luminosité. J'étais en vacances dans les Alpes. Seule, complètement seule, sur le balcon. Seule mais avec mon reflex. Le serrant fort contre moi. Le tonnerre était si fort, j'en entendait les tremblements, je sentais les vibrations. L'adrénaline montait, montait, montait. C'était fort. J'avais le sentiment d'être seule au monde, face à cet orage. (...)
J'ai pris cette photographie la même semaine que l'orage dont je viens de vous parler. Je n'ai rien à dire. Juste au moment ou j'ai appuyé sur le déclencheur, je ne pensais pas que j'allais reussir à l'avoir, apres maintes et maintes prises. Puis j'ai aperçu l'éclair. Ne pas toucher le trépied ne pas toucher le trépied! Si j'y touche, tout va foirer! Les 20 secondes de la prise sont passées. J'ai vite regardé ma photo. J'espère que c'est dans le cadre! J'espere que c'est dans le cadre!. Et oui, ca l'était. Cet éclair était là, dans ma photo. J'en suis fière, parce que pour moi, photographier une chose pareille ca ne se fait qu'une fois par an, et encore. Ca ne se fait pas tous les jours, c'est sur. Mais le faire tous les jours, mon dieu, qu'est ce que j'aimerais.
Chasseuse d'orages.