Certes, ce ne sont pas les 1522 km que j'ai eu la chance de faire mais uniquement les quelques 103 qui séparent Figeac de Cahors par le GR65. J'étais sur le chemin de Compostelle, par plaisir, pour 4 petits jours.
Une évasion totale, je laissais tous les soucis et traquas du quotidiens à Figeac. Eux, ils n'ont pas eu de problèmes à bien m'attendre à Cahors, afin de re coloniser ma tête. J'avais beau avoir les jambes lourdes en fin de journée, des ailes me poussaient sur le dos. Je sentais enfin la liberté, je goutais à la nature.
I was walking Into the Wild.
Un rien devenait pur plaisir : le lit le soir, la soupe chaude, le chocolat, rencontrer des gens, apercevoir des vaches. C'était la vie pendant 4 jours, une vie simple, faite de kilomètres et de rencontres. Pas une seule larme, pas de mauvaise humeur, pas d'abandon, seulement des sourires et des chansons, surtout dans les moments les plus difficiles.
Et puis, on ne sait plus combien de kilomètres il reste, et alors au virage on aperçoit la ville d'en haut. Cahors, jolie ville, certes, mais synonyme de fin. Et puis de ville, tout simplement. Le bruit, les voitures, les gens qui vont vite, qui ne regardent pas où ils vont, les magasins, partout, l'absence de verdure, la foule ... Un retour à la réalité sec, net. Reviennent alors les tracas idiots, les soucis stupides. Un covoiturage à réserver, un partiel de physiques à travailler, sans parler de tous les partiels à venir, des comptes rendus, un herbier, penser aux courses à faire, à ce qu'on fera demain, à refaire la valise pour retourner dans son appartement.
Mais j'y retournerai, c'est sûr. Je verrai Compostelle un jour.